La folle (ou pas) histoire du gâteau de crêpes poire-chocolat !

A l'époque, la cuisine était un univers encore plus inconnu pour moi. J'étais à la merci de mes idées parfois farfelues. J'étais jeune et je recevais mes parents et mes ex beaux parents à déjeuner. Et si actuellement je suis très , voir trop, prévoyante quant aux menus que je vais confectionner pour les invités à venir, à ce moment là, j'étais jeune et culinairement insouciante. Je me souviens d'ailleurs du plat principal « Brisures de saumon aux amandes ». Je croyais d'ailleurs avoir raté le plat, mais tout a été dévoré, peut être par politesse, je ne sais pas. J'avais oublié de penser au dessert. J'avais oublié d'acheter de quoi faire un dessert ! Quelle tragédie insoutenable !

Et ? Ce qui fût encore plus dramatique c'est que nous étions un dimanche matin. Et le dimanche matin, la plupart des supermarchés n'ouvrent pas leurs portes. Heureusement pour les employés de la grande distribution d'ailleurs, ils travaillent bien assez comme ça dans la semaine, parole d'ex-gestionnaire de rayon-caissière ! Mais, dans le quartier où j'habitais à l'époque, dans la banlieue d'Aix-en-Provence, un petit commerce de proximité était ouvert le dimanche matin. Mes finances d'étudiantes rechignaient un peu à aller y faire les courses mais CAS DE FORCE MAJEURE, il me fallait un dessert ! Mais quoi donc ?


Avant de me décider à courir faire des courses, j'étais passé jeter un œil dans le frigo, je l'ai vite récupéré même s'il allait être au frais, et j'ai inspecté méticuleusement le contenu de mes placards : pots mousses au chocolat, poires et autres fruits, plaques de chocolat. Voilà ce qu'il me restait pour faire un dessert. J'avais de quoi improviser un gâteau poire-chocolat de fortune, vite fait, bien fait, encore me fallut-il faire la génoise… Le temps me faisait cruellement défaut et puis, je ne savais pas du tout faire une génoise. C'aurait été un peut trop aventurier ! J'ai pris mon sac direction la supérette à 50m de là.

J'ai cru sincèrement à la solution de facilité en réalisant qu'à côté du petit supermarché, il y avait une pâtisserie ! Sauvée ! Me disais-je : « Je suis sauvée ! ». Que nenni ! Une foule de gens aussi tête en l'air que moi avait surement oublié de préparer un dessert, de réfléchir à un dessert pour ce déjeuner dominical. Mon enthousiasme retomba comme un soufflé raté : l'étal était dévalisé.

Mais, pas du genre à me laisser abattre par l'adversité, j'entrai avec optimisme dans la supérette.  Pas de génoise toute prête. Les pots de glace des congélateurs me paraissaient tellement mal « congelées » avec leurs amas de glace collé un peu partout ! Je n'avais pas pour but d'intoxiquer mes convives. J'ai fait un tour à l'intérieur en réfléchissant très fort ce qui me provoqua une douloureuse crampe cérébrale.

Quand soudain, alors que le désespoir me gagnait sournoisement, un paquet de crêpes bretonnes toutes prêtes me faisait des clins d'yeux séduisants. Eurêka ! J'avais trouvé un dessert inattendu : Un gâteau de crêpes !

Rentrée chez moi armée de mes crêpes et d'une bombe de crème chantilly je me suis mise à l'œuvre. J'ai disposé sur la table tout ce que j'avais: les crêpes, la crème chantilly, les poires, les autres fruits , les mousse au chocolat et le chocolat en plaque. Dans un plat plat. Oui un plat, tout plat. Pas un plat avec des rebords, un plat bien plat ! Un plat plat qui était le mien. Bref, comme dirait pépin, je m'égare de Lyon.

*Dans une casserole remplie d'eau saturée en sucre et d'un jus de citron, j'ai mis à cuire deux poires préalablement coupées en petits dés. Une fois les petits dés cuits et égouttés je les ai laissés refroidir un petit moment.

*J'ai ensuite pris mon plat PLAT (oui plat !) sur lequel j'ai étalé une première crêpe que j'ai tartinée copieusement de mousse au chocolat. Après y avoir semé quelques dés de poire refroidis, j'ai disposé une seconde crêpe par-dessus que j'ai tartinée de crème chantilly et de copeaux de chocolat. J'ai recommencé les deux opérations par-dessus. Les dernières crêpes et les ingrédients qu'il me restait allaient me servir de décoration.

Et au final, ça a donné ça :

   


J'étais sauvée ! Et j'avais un dessert étonnant à présenté, sans avoir galéré pour le préparer. En revanche, il a fallu empoigner les ciseaux pour le couper, beaucoup plus pratiques et beaucoup moins destructeurs qu'un couteau zigzagant !